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Les Éditions Julien Hilaire lancent "Temps de poésie"
Les Éditions Julien Hilaire lancent  Temps de poésie
Les Éditions Julien Hilaire lancent Temps de poésie

Les Éditions Julien Hilaire lancent "Temps de poésie"

En collaboration avec HPost5, Les Éditions Julien Hilaire, lancent un appel à contribution pour la parution du premier numéro de "Temps de poésie", une revue littéraire qui, selon les initiateurs, ambitionne d’être un espace d’échange, de création et de célébration de la poésie contemporaine.

En ces temps marqués par un penchant pour la destruction, le chaos et la loi du silence, dire est devenu une obligation. Dire pour dénoncer. Dire pour résister. Dire pour constuire. Le premier numéro de "Temps de poésie" ayant pour thème "Cathédrale en construction, poèmes comme main-d’œuvre" s’inscrit dans cette démarche. Ce thème est une invitation à réfléchir sur l’acte de bâtir, qu’il soit matériel, spirituel ou métaphorique, lit-on dans le dossier de presse. Haïti Wonderland est allé à la rencontre de Ansky Hilaire, l’homme qui pilote le projet.

Interview.

Avant de parler de la revue, pouvez-vous nous parler un peu de vous?

Qui suis-je ? Cette question me trouble toujours. Pas parce que je ne me connais pas, mais parce qu’il est parfois difficile de se définir dans un pays qui nous pousse à nous perdre. Je n’aime pas parler de moi, ou du moins, encore plus. Je peux seulement dire que je suis cet enfant qui a grandi dans un monde où tout semblait hostile : les rêves y étaient étouffés, l’amour était un luxe aimer m’était interdit et l’enfance... un privilège que je n’avais pas comme tous les enfants. Vous savez, même aujourd’hui, ces nuages pensent qu’ils peuvent me ralentir. Ils se présentent sous d’autres formes, mais ce sont toujours les mêmes. Les mêmes, au point de faire mal à ceux qui n’ont pas mon talent pour la poésie. Cela leur fait mal d’entendre qu’on m’appelle poète ou que je suis l’une des meilleures plumes de cette génération. Cela leur fait mal parce qu’ils n’ont pas ma fougue, mon endurance ou ma volonté d’avancer malgré la tempête, ni mon courage à esquiver les flèches destinées à briser cette vie si fragile qui est la mienne. Ce qu’ils ne savent pas, comme Samwell l’a si bien dit à Jon, dans un contexte moins mauvais, dans la série Game of Thrones : « Bientôt, il y aura des flèches pour tout le monde. » Une petite anecdote pour finir avec cette question. Vous savez, parfois, je m’allonge dans ma chambre, les yeux rivés sur le plafond ou regardant par la fenêtre, à me demander : qu’est-ce que ça fait d’être appelé poète ou quoi que ce soit d’autre ? Les réponses ne viennent jamais ou du moins qu’elles sont toujours nulles. Alors, parler de moi, c’est comme ouvrir une porte sur un mystère que je préfère laisser fermé. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis celui qui a appris à avancer malgré tout, à transformer ces nuages en mots, en poésie.

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Comment est né votre goût pour la littérature en générale, la poésie en particulier?

La littérature, pour moi, a été une forme de remède, un remède pour ces enfants comme moi qui grandissent avec le mal de rêver. C’est comme Manno Charlemagne qui chante « Le mal du pays », il y a également ce mal de rêver que nous chantons aussi. J’ai grandi dans la solitude, entouré de personnes qui, malgré leur présence, n’étaient pas vraiment là pour moi. J’avais des frères, des sœurs, des membres de ma famille, mais jamais je ne me suis senti choisi ou prioritaire. Ces absences m’ont poussé à chercher ce qui me manquait dans les livres : des frères imaginaires, une famille fictive, des amis faits de mots. Quant à la poésie, c’est son mystère qui m’a attiré. J’ai lu des poèmes sans comprendre ce que l’auteur voulait exprimer, ce qu’il voulait vraiment dire en effet et c’est à ce moment-là que je me suis dit : « Euh ! Mec, tu dois aimer la poésie. » et c’est là que j’ai commencé à écrire. Pour être un poète, tu dois savoir, c’est donner aux autres la liberté d’interpréter, de deviner ce que tu écris sans savoir ce que tu voulais dire profondément. J’aime aussi cette idée que mes textes peuvent révéler beaucoup de choses, mais jamais tout. Je dis ce que je veux dire, et le reste est mon petit secret, la confidence des ombres.

Vous venez de lancer la revue "Temps poésie", d’où vient cette idée?

Depuis tout petit, une phrase m’accompagne tout au long de mon chemin : Le temps de la poésie. J’ai toujours été fasciné par ces mots. Savez-vous pourquoi ? Parce que je crois qu’ils expriment une vérité profonde : malgré tout, il y a un moment où nous devons laisser les mots parler, chanter les silences, peindre les murs tachés par les saisons, et même reconstruire des cathédrales effondrées. Cette idée prend racine dans mon enfance, marquée par un besoin constant de réparer ce qui était brisé : reconstruire des ponts, rêver de revoir mon père ou fuir l’été, cette saison que je n’ai jamais aimée. Pour moi, l’été n’a jamais été synonyme de beauté ou de joie. Les vacances, pour des enfants comme moi, n’avaient rien de fascinant. Si vous lisez mes poèmes, vous pourriez penser que je suis un mauvais poète, obsédé par les saisons, toujours à les critiquer. Vous pourriez vous demander comment quelqu’un qui vit si mal son temps peut prétendre écrire ou donner des leçons à ces mêmes saisons. Mais, vous savez quoi ? Peu m’importe ce que vous pensez. Dites ce que vous voulez, mais relisez. Vous verrez que ces saisons que j’accuse sont aussi, malgré tout, mes muses. C’est donc dans cet attachement le temps où les saisons que j’ai voulu créer une revue. Une revue qui offre un espace aux mots, aux pensées et à cette liberté unique que seule la poésie peut offrir.

C’est un projet ambitieux qui demande beaucoup de mains d’oeuvre non!?

Absolument. Ce projet demande une main-d’œuvre considérable, non seulement en termes de contributions artistiques ce qui, heureusement, ne manque pas grâce aux talents qui nous entourent mais également sur le plan financier. Nous espérons mobiliser des soutiens pécuniaires pour concrétiser nos ambitions : produire une version papier de la revue, organiser une cérémonie de clôture digne de ce nom, et, surtout, instaurer des prix littéraires pour honorer les contributions les plus marquantes. Ces prix, d’ailleurs, seront exclusivement liés à la revue : seules les œuvres publiées dans Temps Poésie pourront être nominées. Ce projet est donc une aventure collective qui appelle à l’implication sous diverses formes.

"Cathédrale en construction, poèmes comme main d’oeuvre", qu’est-ce-qui justifie ce thème dans cette Haïti où la destruction est devenue monnaie courante?

Ce thème est avant tout un appel. Une invitation à nous, Haïtiens, à réfléchir et agir pour reconstruire tout ce que nous avons laissé se briser au fil des années. Ce n’est pas seulement une reconstruction physique, mais aussi symbolique : regagner nos territoires perdus, soigner les blessures de nos cœurs, reconstituer nos familles, et restaurer les piliers de notre société. La destruction semble omniprésente, mais nous avons un devoir urgent de rebâtir, ensemble, sur tous les plans. Cette “cathédrale” n’est pas seulement un monument ; c’est une vision d’un pays réconcilié avec lui-même, où chaque poème devient une pierre pour solidifier notre avenir.

Une huitième sortie réussie pour le mercredi de la chaire Monferrier Dorval
Une huitième sortie réussie pour le mercredi de la chaire Monferrier Dorval

Une huitième sortie réussie pour le mercredi de la chaire Monferrier Dorval

Le mercredi 24 octobre 2024, dans les locaux de l’Office de la protection du citoyen, sur la route de Bourdon, a eu lieu la 8e sortie du mercredi de la chaire Monferrier Dorval. Pour rappel, les mercredis de la chaire sont l’une des initiatives prises dans le cadre de la chaire de droit constitutionnel Monferrier Dorval, instituée le 12 mars dernier par le Conseil de l’Université d’État d’Haïti (UEH). Le recteur, M. Fritz Deshommes, en est le directeur technique. Le professeur Henri Marge Dorléans, ancien ministre de la Justice, est le directeur scientifique, et le doyen de la faculté de Droit et des Sciences économiques, Me Eugène Pierre Louis, occupe à la fois le poste de vice-président technique et scientifique. Il convient également de noter que les deux principaux objectifs de la chaire sont, d’une part, de valoriser la mémoire du professeur Dorval, bâtonnier de l’Ordre des avocats d’alors, lâchement assassiné devant sa maison, à proximité de celle du couple présidentiel de l’époque, le 20 août 2020. D’autre part, il s’agit de valoriser le travail qu’il avait entrepris dans le pays, en tant que professeur de droit constitutionnel, autour de la nécessité d’opérer un changement constitutionnel pour faciliter une gouvernance efficace et une meilleure gestion institutionnelle d’Haïti.

Quelles sont les modalités de soumission Ansky?

Modalités de soumission ? Tout poète, écrivain, artiste visuel ou photographe, qu’il soit confirmé ou débutant, est invité à soumettre ses œuvres pour la revue Temps Poésie. Nous acceptons des poèmes inédits (maximum de 3 par auteur), des essais ou réflexions critiques sur le thème (jusqu’à 1000 mots), ainsi que des œuvres visuelles telles que des illustrations, photographies ou dessins inspirés du thème. Les contributions doivent être envoyées au plus tard le 25 janvier 2025 à l’adresse suivante : leseditionsjulienhilaire@gmail.com. Les textes doivent être soumis au format Word ou PDF, et les images en JPEG. Nous avons hâte de recevoir vos contributions et de découvrir les multiples formes que prendra ce “temps de la poésie”.

propos recueillis par Gabynho

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Haïti : Carnaval et Rara : Regards croisés sur la Culture et l’Identité Haïtienne

Dans notre tradition le carnaval représente une activité culturelle incontournable. En effet,pour le déroulement de celui-ci cette année, l’Etat avait puisé dans le trésor public non seulement une somme faramineuse mais également une forte concentration des force de l’ordre pour assurer la protection et la sécurité des carnavaliers dans la zone métropolitain. Malgré,de nombreuses critiques et des préoccupations exprimées par certains médias d’une part, puis d’autres part par l’opposition démocratique.S’il est vrai qu’à Port au Prince ces soucis avait entraîné une conséquence non moins enestimable sur le déroulement de cette festivité.Il en n’est pas moins vrai que c’était le cas dans les autres villes de province,à preuve dans le département du sud-est les autorités n’ont rien enregistré comme élément d’accident ou incident durant le déroulement du carnaval contrairement à Port au Prince. Certes,les problèmes socio/économiques sont de plus en plus préoccupants,néanmois ce qui fait de nous ce que nous sommes aujourd’hui,un peuple libre et indépendant n’est autre que notre exceptionnalité. Celle-ci, exprime en profondeur notre caractéristique intrinsèque par rapport aux peuples. De fait, historiquement nous sommes un peuple qui rit et pleure, sourit et irrite, danse et tape sur le système, chante et lutte si bien que " grenadya alaso sa ki mouri zafè ya yo" c’est la chanson la plus emblématique des esclaves pour la conquête de notre liberté. On n’a pas l’intention de pretendre que ceux qui avaient exprimé leur désaccord par rapport au carnaval accusent un déficit historique. Pourtant, on laisse dans l’ombre une question fondatamantale à savoir pourquoi le carnaval est pris en charge par l’État alors que le rara est comme un enfant abandonné? Le rara n’est pas seulement une simple tradition culturelle mais, il est surtout l’héritage de nos valeureux guerriers qui ont combattu avec bravoure l’armée expéditionnaire française, la plus puissante de l’époque.Alors que, cette culturelle de masse, elle est encore marginalisée par les autorités étatiques. Il est souligner que la cohésion sociale est le point mort du carnaval.En revanche,celle ci est le point fort du rara. À preuve,le jeudi des morts dans notre tradition voudouesque qui représente la cérémonie d’ouverture pour les bands de rara est le témoignage flagrant de cette cohésion sociale. Et,de fait ils étaient des milieux des personnes à prendre des directions divergentes pour assister au cérémonie d’ouverture de leur bands de rara. Pour cette cérémonie d’ouverture l’ambiance a été goût du carnaval en terme de couleur. Du côté de croix Hilaire,pour le champion titre Ratyèfè full force band,la couleur de son club était très diversifié, une longue robe de couleur jaune abricot ,blanc mauve, puis foulard blanc. En terme de performance,ce band avait tout à fait prouvé son tire de champion grâce à son arsenal de musiciens qui n’ont pas à leur phase d’essai. À dire vrai,ils ont exécuté leur note d’une précision chirurgicale comme médecin chirurgien dans son intervention chirurgicale. La synchronisation entre les musiciens,les instruments puis les fans forment un tout et s’harmonisent parfaitement bien. Ce band n’a pas seulement la magie des mots et des verbes,il semble qu’il aussi la magie pour faire vibrer leur fans même les plus réticents. Du reste, sa performance pour ce jeudi mort fut un défit à relever pour ses rivaux ce week-end dans la mesure que leurs performances ont été moins bonne. Du côté symbole de la lumière,Grap Kenèp c’était l’émerveillement de la soirée jeudi des morts. Son club se vestisait au couleur appropriée de cette soirée,foulard mauve,maillot mauve, puis "kolan" blanc. D’une maniere symbolique, ce mariage de couleur représente dans le vodou haitien baron. Sans conteste, ce fut la plus belle représentation symbolique de la soirée. En terme de performance, en revenant du cimetière on avait ressenti une très forte chaleur de jubilation ,d’allégresse ,et enjoument pour une performance tout à fait équilibrée. En ce concerne chenn tamarin,il était déjà 2hres du matin quand notre équipe l’avait croisé ce fut une prestation moins bonne que celle qu’on avait habituée. Du côté symbolique ça laisse à désirer. Son nouveau c’est qu’il avait son propre média. Petit-Goave/Culture et Société

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